Interrogée par France Inter, Anne Bouillon évoque à nouveau les violences conjugales et son corolaire : la pression économique.
Il en va ainsi du témoignage de Léa* dont le compagnon, "flambeur", profite de la mainmise sur sa compagne pour, ni plus ni moins, la racketer. La pression s'exerce progressivement jusqu'au moment où le couple n'est plus en mesure de tenir ses engagements financiers et là, "le couple n'a d'autre d'issue que de se fissurer totalement".
"Les violences économiques sont l'un des moyens utilisés pour prendre le pouvoir sur son ou sa conjointe" abonde Anne Bouillon. Les violences économiques peuvent ainsi prendre une tournure très variée : exiger de l'autre de justifier ses dépenses est une première forme sournoise de violence. C'est mettre l'autre dans la situation d' une gestion coupable de ses propres deniers, la privant de la pleine jouissance du produit de son travail. In fine , l'argent "disponible" est utilisé par celui qui l'a détourné. "L'imagination est sans limite quand il s'agit de prendre le pouvoir dans la sphère économique du couple" , ironise Anne Bouillon. Si, dans le cas de Léa, son compagnon l'incitait à travailler afin de bénéficier de ses revenus, certaines femmes se voient aussi interdire l'accès à un emploi.
"La moitié des victimes sont des femmes qui ont un salaire" , déplore Chrysoula Zacharopoulou, députée européenne (LREM) et présidente du groupe de travail sur les violences économiques lors du Grenelle des violences conjugales. Elle décrit un phénomène qui transcende les classes sociales. " Certaines victimes viennent de milieux aisés, mais ne partent pas par crainte de perdre leur train de vie ."
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* prénom modifié