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Femmes violées. Anne Bouillon répond à Catherine Millet

Femmes violées. Anne Bouillon répond à Catherine Millet dans un article à paraitre dans Ouest France
 
Publié le 17/01/2018 - Dernière modification le 30/07/2021.
© Thomas Heng

Anne Bouillon , militante féministe depuis toujours, se tient aux côtés des femmes victimes de violence. Elle a adressé une lettre ouverte en réaction aux propos de Catherine Millet. Cette dernière, signataire de la tribune polémique parue dans Le Monde sur « la liberté d’importuner » a regretté « de ne pas avoir été violée » pour pouvoir témoigner « que du viol, on s’en sort ».

« Venez faire un tour dans mon monde »

Vous vous inquiétez, dites-vous, d’une société où il faudrait « contracter devant notaire pour baiser ». Outre que cela pourrait être assez drôle (c’est une fonction que les avocats jalouseraient peut-être aux notaires), je m’inquiète, moi, de notre société actuelle. En France les estimations portent à 75 000 les personnes qui, chaque année, sont violées. Et 130 femmes sont mortes en 2017 sous les coups de leur compagnon.

Rassurez-vous, pour parvenir à la réduction du nombre de femmes violées ou tuées, nul besoin d’en passer par l’ordre moral, la pudibonderie, la chasteté ou la castration des hommes que vous redoutez tant. L’égalité femmes-hommes suffira.

Chère Catherine, faisons la paix, je ne suis pas votre adversaire et je vous lance une invitation. Chiche ! Sérieusement ! Venez faire un tour dans mon monde.

Venez entendre ces femmes pour lesquelles la domination masculine au foyer, au travail, dans les transports, dans la rue, n’a rien d’un fantasme érotique. C’est au contraire un système tellement bien huilé que des femmes comme vous intiment l’ordre à d’autres de parler moins fort lorsqu’elles ont l’audace de le dénoncer.

Venez faire un tour dans le couloir du palais de justice du fond duquel je vous écris. Dans ma salle d’attente, dans celle d’un commissariat, dans le bureau d’un juge ou dans une salle d’audience. Venez y sentir l’odeur de celles qui viennent y déposer la souffrance de ce qu’elles ont vécu. Ça sent les larmes, la morve, ça a le goût du sang, ça pue la peur et l’angoisse… Rien de très romantique ou de fantasmé ici, vous verrez…

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